Tribune. Dans le contexte de la crise du Covid-19 et de ses suites, les appels à une plus grande souveraineté alimentaire de la France sont nombreux. Celle-ci suppose une baisse des importations qui passe principalement par des gains de compétitivité prix et hors prix des producteurs nationaux.
Elle peut aussi se traduire par une reterritorialisation de l’alimentation, remettant en cause le mouvement de spécialisation productive des territoires qui a prévalu au cours des dernières décennies. Cependant, la réduction des importations et la reterritorialisation ne sont que deux vecteurs qui doivent être mis au service d’un enjeu supérieur, celui de la durabilité de notre agriculture et de notre alimentation.
En dépit des innovations et des gains de productivité qui permettront de réduire les coûts de production, des systèmes agricoles et alimentaires plus écologiques, plus sains et relocalisés se traduiront vraisemblablement par des prix alimentaires plus élevés. Cette augmentation est requise pour couvrir les surcoûts de production. Elle peut bénéficier aux producteurs agricoles français à deux conditions.
Trouver une traduction dans la Politique agricole commune
Tout d’abord, en s’assurant que cela ne profite pas à des concurrents moins-disants sur les deux plans de l’environnement et de la santé. Dans cette perspective, les accords commerciaux signés par l’Union européenne (UE) doivent intégrer des exigences équivalentes à celles imposées aux producteurs européens. Cette exigence vis-à-vis des pays tiers non européens l’est aussi entre Etats membres européens.
Ensuite, en s’assurant que des prix alimentaires plus élevés se traduiront par des rémunérations plus élevées pour les producteurs, notamment, par le renforcement des accords de filières. La contrepartie est l’engagement résolu de l’agriculture dans la transition agroécologique selon les axes proposés dans le Pacte Vert qui doivent trouver traduction effective dans la prochaine Politique agricole commune (PAC).
Les pratiques agricoles vertueuses doivent être soutenues et les pratiques non vertueuses pénalisées, dans les deux cas de façon déterminée. Des productions alimentaires plus écologiques et plus saines, mais aussi plus chères, trouveront des débouchés auprès de certaines catégories, souvent aisées, de la population. Il convient de mobiliser ce premier levier des dispositions à payer par le biais de campagnes d’information et d’une plus grande transparence des conditions de production, notamment par l’étiquetage, au double titre de la visibilité et de la sincérité des efforts des producteurs.
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June 28, 2020 at 11:00AM
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Alimentation : « Les pratiques agricoles vertueuses doivent être soutenues » - Le Monde
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