Interrogé sur les conséquences de la sécheresse sur son exploitation de 140 ha, Julien Levesque, agriculteur, relativise la situation.
Tous les ans, les agriculteurs doivent faire avec la pluie et le beau temps.
Des jours à 40 °C, on en a tous les ans, ça n’a rien d’exceptionnel. Mais si la sécheresse continue, c’est sur le maïs et le soja que ça va se ressentir
C’est ce que nous explique Julien Levesque. L’agriculteur de Coutevroult constate que les cycles sont plus marqués avec un manque d’eau pendant un mois et demi, suivi de deux mois très humides.
Savoir se diversifier
Pour pouvoir assurer son exploitation, Julien a décidé de se diversifier avec cinq cultures différentes :
Quand une année, il y a une culture qui ne va pas, ce sont les autres qui font le revenu. Je fais principalement du blé (45 %), puis du maïs (25 %), du soja (15 à 20 %). Le reste, c’est de l’orge de printemps, des pommes de terre et des pois fourragers.
D’autres éléments sont à prendre en compte comme les évolutions de la politique agricole commune, la politique d’urbanisation, le contexte économique…
« Et, parfois, tout est lié ! » constate-t-il. Par exemple, des gelées printanières tardives en Russie permettent aux agriculteurs russes de cultiver du blé d’hiver qui est beaucoup plus productif que le blé de printemps qu’ils plantaient auparavant. « Ils nous inondent avec du blé à des tarifs imbattables car leur productivité est bien meilleure pour un coût de main-d’œuvre inférieur » déplore Julien.
Se recentrer sur un marché plus local
La solution est, selon lui, de se recentrer sur ce qui est consommé dans notre pays. C’est d’ailleurs ce que qu’il a entamé en partenariat avec un autre agriculteur, Simon Vallée, autour d’un projet de méthaniseur. Celui-ci va lui fournir de l’engrais biologique pour la transition au bio d’une partie de ses terres. Des terres sur lesquelles il fera du maraîchage pour un marché local, sans être tributaire d’un cours mondial comme pour les céréales.
« Mon objectif, c’est de conserver le patrimoine qu’on m’a transmis et, pour y arriver, il me faut continuer à être rentable quitte à faire autre chose dans mes champs » conclut-il.
August 05, 2020 at 01:02PM
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Seine-et-Marne : L’agriculture face à la sécheresse - actu.fr
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